22 février 2019
Pour de nombreux seniors, l’utilité sociale serait un réel moteur d’inclusion sociétale. Quelle est la portée de cette utilité sociale et comment se concrétise-t-elle ? On vous explique tout.
Pour bien vieillir, mieux vaut se sentir utile. C'est ce qu’a récemment avancé l'enquête IPSOS menée dans quatre pays européens pour le compte de la Fondation Korian pour le bien-vieillir.
Pour se sentir partie prenante d’une collectivité ou d’une société, un individu jeune ou senior a besoin de s’y sentir utile, et ce, quels que soient sa condition physique ou son âge.
Selon les résultats du Baromètre Européen de la Fondation Korian, 88% des seniors se sentiraient des citoyens à part entière. L’étude sur « Les Mots du bien-vieillir » a également fait ressortir que se sentir utile, autant pour eux-mêmes que pour la société, reste essentiel pour les aînés. Nourrir ce besoin d'utilité est un sujet majeur pour optimiser la qualité de vie, entretenir l'envie de projets ou simplement maintenir les aînés comme acteurs de la vie sociale.
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C’est un fait, les aînés souhaitent continuer à être acteurs de leur vie. Pour eux, le moteur de l’utilité, c’est avant tout l’indépendance et l’ouverture au monde, grâce aux nouvelles technologies par exemple. Il convient cependant de prêter une attention particulière aux inégalités qui peuvent se creuser, notamment pour les plus fragiles, comme les femmes de plus de 80 ans, les personnes seules ou bien malades.
Si les moins de 65 ans considèrent aussi qu'être utile, c'est pouvoir gérer son quotidien sans demander de l'aide, la transmission du savoir-faire et dispenser des conseils viennent en deuxième et troisième positions.
Le sentiment d’utilité sociale dépend aussi beaucoup de l’entourage, notamment de la famille, dont l'importance croît avec l'âge, particulièrement dans l'Hexagone : 87% des répondants estiment compter pour leurs enfants et 73% pour leurs petits-enfants.
Cette évolution de la perception du vieillissement par les seniors eux-mêmes doit être prise en compte par les professionnels dans les propositions d’accompagnement. Les caractéristiques de nos sociétés contemporaines, basées sur la performance et l’individualisme, font que les personnes malades ou fragiles se sentent souvent exclues ou marginalisées.
A ce titre, il est essentiel d’encourager et d’accompagner les personnes en perte d’autonomie pour leur permettre, quels que soient leur situation et leurs lieux de vie, de continuer à s’accomplir et à s’épanouir.
La start-up Les Amis d’Hubert, en rassemblant les générations autour d’activités et de passions communes, accroît le sentiment d’utilité sociale. En effet, en partageant des moments de bonheur avec d’autres personnes, même éphémères (échange d’un sourire, moments d’interaction…), les seniors tout comme les intervenants en ressentent beaucoup de bienfaits.
Si les jeunes se sentent valorisés, bénéficient d’un échange intergénérationnel riche et d’une mission sociale forte, les bénéficiaires se sentent acteurs de leur vie, de leurs décisions et de leurs actions, des facteurs qui participent à la garantie de conserver leur dignité, parfois dévalorisée par le terme « senior », paradoxalement à ce que l’on pourrait croire. En effet, comme l’a judicieusement précisé Jean-Louis Servant-Schreiber en janvier 2019 : « Ma femme et moi, on déteste le mot « seniors », on est « vieux » (…) On se replie (…) avec plaisir, avec énergie et avec allégresse ». Une phrase qui amène à réfléchir sur le terme « seniors », utilisé à foison.
Les Amis d’Hubert, de par leurs actions, permettent donc d’assouvir des envies qui apportent un sentiment de liberté et d’accomplissement personnel (travaux manuels, musique, écrit de récits personnels, visite d’expositions, de musées, lecture, jardinage, promenade…). Les « vieux », pour reprendre le terme de Jean-Louis Servant-Schreiber, gardent ainsi le lien avec la société pour continuer à faire partie du système social et ne pas se sentir déconnectés !