23 janvier 2019
En 2050 un français sur trois aura plus de 60 ans. C'est donc un fait, les seniors sont de plus en plus nombreux. Quelques pistes de réflexion sur leur place dans la société et la manière dont leurs besoins sont pris en compte...
D’après l’INSEE, à l’horizon 2050, un Français sur trois aura plus de 60 ans. Si plus de 9% des Français ont aujourd’hui passé la barre des 75 ans, ils seront 16% d’ici 2060. Cela représentera environ 24 millions de personnes âgées, avec, parmi elles, uniquement 8% atteintes de dépendance et environ 200 000 centenaires (source : Ministère des Solidarités et de la Santé). C’est donc un fait, les seniors sont de plus en plus nombreux. Les interrogations sont de savoir quelle place ont-ils dans cette société de plus en plus vieillissante et comment leurs besoins sont pris en compte ? Dans ce contexte d’allongement de l’espérance de vie en bonne santé, il y a de quoi remettre en question l’image traditionnelle que l’on se fait du vieillissement. Quelques pistes de réflexion…
L’idée reçue selon laquelle la retraite est associée au « début de la fin » n’est clairement plus d’actualité. Aujourd’hui, les conditions de vie se sont améliorées et les citoyens vivent mieux et plus longtemps. Dans la majorité des cas, les jeunes retraités sont en bonne santé et peuvent participer aux activités sociales et culturelles. Cela est d’autant plus vrai qu’ils disposent de plus de temps libre que les actifs.
En effet, les aînés, une fois à la retraite, consacrent une grande partie de leur temps libre à la collectivité, aux autres… et sont donc bien plus productifs qu’on ne l’imagine. En outre, d’un point de vue économique, ils représentent un marché non négligeable qui tend à prendre une importance proportionnelle à leur poids démographique.
De ce fait, il est sans doute temps de considérer les choses sous un autre angle, pour que le vieillissement soit considéré comme une chance et non comme une « dure réalité ». Le Gouvernement travaille en ce sens, l’objectif étant de progresser vers une société plus humaine et plus respectueuse de nos aînés.
L’image d’antan de la vieillesse, de solitude et d’isolement ne s’applique plus aux seniors d’aujourd’hui. Plusieurs études prouvent que les personnes âgées de 55 ans et plus vont plutôt bien et sont globalement satisfaites de leur vie, à hauteur de 81% (source : Baromètre 55+ Cogedim Club® – TNS Sofres).
La grande majorité d’entre elles déclare prendre la vie comme elle vient, sans vraiment penser à demain (67%), aimer toujours autant s’amuser (68%), aimer la nouveauté (67%) et ont souvent le sentiment d’être plus jeune que leur âge.
En outre, contrairement aux préjugés, les seniors ont plus confiance dans leur utilité que leurs cadets, notamment entre 65 et 74 ans (85% se sentent utiles contre 76% des moins de 65 ans).
Lire aussi : Vieillissement et dignité humaine : deux notions corrélées
La sociabilité se profile comme une dimension déterminante dans les postures des seniors. Il ne faut pas oublier que 80% d’entre eux souhaitent rester le plus longtemps possible à domicile. A ce niveau, il est capital de permettre à ces personnes de ne pas être « maintenues » à domicile, mais « accompagnées », en préconisant par exemple les activités de loisirs ou culturelles afin de favoriser les liens sociaux. En effet, avoir accès aux activités et aux loisirs est un critère essentiel pour rester actif et joue un rôle essentiel dans le bien-vieillir.
Grâce aux Amis d'Hubert, une personne âgée ou handicapée peut réaliser une activité de son choix qu’elle aura préalablement réservée sur la plateforme ou par téléphone avec un intervenant, chez elle ou en extérieur. A n’en pas douter, ces types de relations intergénérationnelles basées sur les loisirs revêtent bon nombre d’intérêts. D’une part, ils brisent les stéréotypes, en créant de nouvelles formes de rapports sociaux, de respect et de réciprocité. D’autre part, ils stimulent et revalorisent les seniors et les encouragent à « reprendre leur vie en mains ».
La société est diverse tant dans composantes ethniques, que de genre ou d’âge. Elle devrait donc l’être tout autant dans sa représentation.
Pour Serge Guérin, sociologue spécialisé dans le vieillissement, la notion de « longévité » est à privilégier : « Quand on parle de société du vieillissement, les vieux c’est toujours les autres, ce n’est jamais soi. En revanche, la longévité concerne tout le monde ». Pourtant, le discours dominant sur la longévité est celui de la crainte : celle de la perte d’autonomie, des coûts, de l’assistanat… Or loin de ce tableau alarmiste, la longévité pour tous résulte d’un recul de l’âge de la vieillesse et de ses handicaps. Une chance pour chacun, une chance pour la société…
Il est donc important de reconsidérer le vieillissement de notre population. C’est d’ailleurs tout l’enjeu de la Silver économie, qui cherche à faire évoluer l’idée que l’on se fait du parcours de vie dans sa globalité. A suivre…