23 mars 2021
Les Amis d’Hubert travaillent en étroite collaboration avec les animateurs et les animatrices depuis maintenant 2 ans. Et ils adorent ça ! A travers cet article, nous voulons mettre en lumière, un métier de l’ombre: le rôle d’animateur en maison de retraite.
Au cours de ces 2 ans, de belles rencontres, de beaux échanges ont eu lieu. Les Amis d’Hubert ont gardé un lien étroit avec les animateurs et les animatrices durant les périodes de confinement.
Les grands médias ont beaucoup parlé des soignants durant la crise sanitaire. En effet, prendre soin des malades du Covid est essentiel. Or, dans la santé, il n’y a pas que le soin du corps, il y a aussi le soin de l’esprit.
Les animateurs prennent soin des seniors grâce à l’entretien du lien social au sein des résidences pour personnes âgées et ont fait tout leur possible pour maintenir au maximum ces liens malgré les confinements à répétition.
Le rôle d’un animateur est de proposer des activités aux personnes âgées dépendantes (ou non) afin de favoriser le lien social. Ils doivent concevoir des animations en fonction des aptitudes cognitives de leurs résidents, gérer les liens avec les prestataires extérieurs, aller chercher les résidents dans leur chambre pour les activités proposées. L’animateur coordonne aussi les animations et contribue à répondre au projet de vie du résident. Il y a en moyenne 80 résidents dans une maison de retraite.
En effet, en vous disant que les résidences étaient confinées et interdites de visites, nous ne vous apprenons rien.
Nous sommes allés à la rencontre de Marie, animatrice depuis 6 ans dans un EHPAD de région parisienne. Marie nous confie que depuis le début de la crise sanitaire, certains résidents développent ce qu’on appelle le syndrome de glissement, c'est-à-dire qu'ils ne trouvent plus goût en la vie et se laissent peu à peu partir. En effet, ce confinement a un grand impact sur la santé des résidents et leur perte d’autonomie car la solitude leur pèse beaucoup.
Quant à Sylvie, animatrice dans un EHPAD à Angers, elle trouve que son métier s’est complexifié durant la crise sanitaire. Elle ne peut plus mener de projet à bien avec ses résidents, rappelle les gestes barrières aux résidents un peu perdus et qui ne comprennent pas toujours toutes ces restrictions.
“Le plus dur, dit-elle, c’est parfois l'incompréhension des familles que l’on rencontre, alors que nous faisons de notre mieux pour rendre ces confinements les plus agréables possibles à nos résidents.”
Sylvie garde tout de même le sourire et retient la grande cohésion qui s’est créée au sein de son équipe durant le premier confinement.
Pour Anaïs, le plus dur était le manque de temps. Durant les confinements, ses journées consistaient majoritairement à passer les appels téléphoniques avec les familles et elle n’avait donc plus de temps pour se consacrer à la préparation de ses animations comme à son habitude.
En discutant avec les animateurs, nous nous sommes aussi rendu compte qu’il y avait de la frustration. La frustration de ne plus exercer le métier qu’ils aiment: l’animation, mais de faire plutôt de la gestion de crise. Le métier d’animateur s’est réinventé durant la crise sanitaire.
La fatigue règne dans les troupes. Vague après vague, les animateurs ont fait preuve de persévérance pour garder le cap.
Cette crise sanitaire a mis en lumière l’importance du lien sur la santé des personnes âgées. Ce fut le combat quotidien des animateurs: faire vivre le lien avec leurs résidents.
Ils ont essayé de vaincre ce syndrome de glissement grâce aux liens sociaux.
Certes il y avait des hordes de soignants pour prendre soin de leur corps, mais il y avait trop peu d'animateurs pour prendre soin de leur cœur...
Merci aux animateurs pour tout leur travail ! Une véritable lutte pour préserver ce lien qui nous fait vivre !
Chez Les Amis d’Hubert nous sommes persuadés que le lien fait vivre ! Or ce lien fut mis à rude épreuve durant ces temps de confinement en chambre. C’est pourquoi nous proposons aux maisons de retraites un ensemble d'actions pour recréer ce lien, ce lien si essentiel qui nous fait vivre.
Ça y est le vaccin est là, on peut enfin voir la lumière au bout du tunnel.
Il est temps de recréer une bulle sociale autour des résidents de maison de retraite.
Faisons leur (re)découvrir l’art et la culture grâce à des ateliers intergénérationnels, redonnons-leur le goût de la musique, de la danse, de la littérature.
Aussi, à notre échelle, nous essayons d’aider les animateurs et les animatrices à gagner du temps. Pour cela, nous avons créé des kits d’animation culturels d’une heure. Ces kits digitaux clés en main, sont envoyés sous format PDF par mail chaque mercredi.